Choul’han ’Aroukh
Ora’h ’Hayim
Chapitre 151
Lois relatives à la qedouchah de la synagogue
1. Dans les synagogues et les maisons d’étude, il est interdit de se comporter avec légèreté, par exemple : rire, plaisanter, ou discuter de choses futiles. On n’y peut ni manger ni boire, ni se parer ni se promener. En outre, il est interdit de s’en servir comme d’un abri, pour se protéger du soleil ou de la pluie. Par contre, les sages et leurs élèves peuvent y manger et boire, mais seulement en cas de nécessité. Certains disent, que dans une maison d’étude, on peut [manger et boire], même s’il est possible de le faire ailleurs1. Dans une synagogue ou une maison d’étude, il est interdit d’effectuer des comptes, à moins que ce soit en rapport avec une mitsvah, par exemple, la tsedaqah ou le rachat des captifs. On ne peut y procéder à des oraisons funèbres si ce n’est pour une grande personne, en l’honneur de laquelle tous les habitants de la ville se rassemblent. Si l’on doit y entrer pour ses propres besoins, par exemple, appeler quelqu’un, on y lira un peu ou dira une halakhah, avant d’appeler la personne, cela pour ne pas montrer que l’on n’est venu que pour ses propres affaires. Si l’on ne sait ni lire ni étudier, on demandera à l’un des élèves qui s’y trouvent, de parler du verset qu’il est en train d’apprendre ; ou bien, on restera un peu avant de quitter les lieux, parce que s’y trouver constitue déjà une mitsvah, comme il est dit (Psaumes 84,5) : « Doublement heureux sont ceux qui habitent dans ta demeure, et sans cesse récitent tes louanges ! Selah ! » (Le temps d’attente doit correspondre au moins à celui que prend le passage de deux entrées)2. 2. Certains disent que les règles enseignées concernant la sainteté des maisons d’étude, ne s’appliquent qu’à des maisons d’étude publiques : à l’instar de la synagogue. Mais si un particulier fixe son lieu d’étude dans sa maison pour lui-même, cette dernière n’a pas autant de sainteté. 3. Il est interdit de dormir à la synagogue, même si ce n’est que pour une courte sieste, alors que dans une maison d’étude cela est permis. 4. Pour les besoins de la synagogue, il est permis d’y manger et dormir. C’est la raison pour laquelle, on y dort la veille au soir de Yom Kipour. Même pour une autre mitsvah, comme lorsqu’on s’y rassemble pour rendre une année embolismique, il est permis d’y manger. 5. Si la synagogue dispose de deux entrées, il est interdit d’y pénétrer par l’une d’elles, avec l’intention d’utiliser le chemin qui mène à l’autre en tant que raccourci. Mais si ce chemin existait avant même la construction de la synagogue, cela sera permis. Il en est de même si l’on n’est pas rentré à la synagogue dans le but de raccourcir son trajet. Et lorsqu’on se rend à la synagogue pour y prier, il sera permis3 d’entrer par l’une des portes puis en sortir par l’autre. 6. Il est permis de rentrer à la synagogue, avec son bâton, son baluchon et des sacoches (afoundah = sorte de poche ; la traduction en araméen de ouvayalqout = ouvtarmileh). Certains interdisent d’y entrer avec un long couteau ou bien tête nue. 7. Il est permis de cracher dans la synagogue, mais à condition de frotter ensuite avec ses pieds, ou bien, que le sol soit en cyperus, de sorte qu’après avoir craché, cela soit invisible. 8. Il est convenable de nettoyer la boue que l’on a sur les pieds, avant de rentrer prier. Il est également bien de n’avoir aucune salissure, ni sur soi, ni sur les vêtements. 9. On a coutume d’honorer les synagogues : en les nettoyant et en les lavant (kiboud = « nettoyer la maison », ribouts = « verser de l’eau sur le sol »). On a aussi l’habitude d’y allumer des bougies pour leur témoigner du respect. 10. Après leur destruction, les synagogues restent encore dans leur sainteté. Et de la même façon qu’on doit leur témoigner du respect lorsqu’elles sont debout, on doit le faire lorsqu’elles sont en ruines, sauf pour ce qui est du nettoyage et du lavage. Si [dans les synagogues en ruines] des mauvaises herbes ont poussé, on les arrache et les laisse à leurs places, en raison de la peine que cela provoquera : les gens se réveilleront et feront des efforts pour les reconstruire. 11. Si lors de la construction de la synagogue, on a posé en condition la possibilité de pouvoir se servir de son emplacement, on pourra l’utiliser une fois détruite ; mais tant que la synagogue est debout, la condition n’est pas applicable. Et même une fois détruite, la condition posée n’autorise pas à en faire une utilisation dégradante, comme ensemencer ou y mener des comptes publics. Tout cela ne s’applique que pour des synagogues en dehors de la terre d’Israël ; mais pour celles d’Israël, aucune condition n’est valable. 12. Il est interdit d’utiliser l’étage supérieur se trouvant sur la synagogue, pour un usage régulier dégradant, comme par exemple, y dormir. Quant aux autres utilisations, il y a un doute. Cela n’est valable que pour une synagogue fixe qui, dès le départ, fut bâtie à titre de lieu de culte. Mais si on a dédié une maison - après sa construction, à l’usage cultuel, il sera permis de dormir à l’étage supérieur. Notes 1 Ra’’n, TB Megilah chapitre 3. Retour 2 D’après l’avis du « certains expliquent » au chapitre 90 halakhah 20. C’est le temps que prend un déplacement de 8 poings (= environ 80 cm). Retour 3 En fait, c’est une mitsvah. Retour |
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