Annexe 1
La structure numérale
de l’alphabet hébraïque
La signification symbolique de la Thorah
La Thorah, véritable témoignage écrit et codé, est un système « vivant » animé par une vie transcendante et mystérieuse qui circule sous l’écorce de son sens littéral. La Thorah est un ensemble de lois universelles conçue par la Sagesse divine, et donné en cadeau et en héritage au peuple Juif.
La langue hébraïque est le seul « intermédiaire » qui reflète la nature fondamentale de l’Univers dans son ensemble. Si avec la Tefilah ( תְּפִלָּה , prière ), l’hébreu peut s’élever jusqu’à Dieu, c’est parce qu’il vient directement de Dieu. Quelque soit le sens du discours de la Thorah dans l’expression du langage, au niveau de la compréhension humaine, la place et la valeur de chacune de ses lettres symbolisent un aspect de la puissance créatrice de Dieu.
Nous allons maintenant examiner un des aspects « numériques » de cette idée.
L’Alephbeth se compose ainsi de 22 caractères servant à la fois de lettres et de nombres. Il n’y a pas en hébreu de nom désignant spécifiquement le mot « lettre ». Le terme hébreu que l’on utilise, אוֹת , veut dire signe. Nous savons que la forme grammaticale du pluriel féminin est généralement donnée par le suffixe וֹת. Le signe hébraïque exprime donc déjà un pluriel féminin. Quant au mot hébreu désignant les lettres (au pluriel) est Othiyoth (אוֹתִיּוֹת ), c’est un pluriel par redoublement qui exprime effectivement le double caractère des « signes » hébraïques : lettre et nombre.
Ci-après un tableau qui donne pour chaque lettre hébraïque, son rang (nombre ordinal, dont la place de la lettre est véritablement significative) et sa valeur numérique sur un plan ontologique, selon la Tradition juive.
Valeur numérique |
Numéro d’ordre |
Forme |
1 |
1 |
א |
2 |
2 |
ב |
3 |
3 |
ג |
4 |
4 |
ד |
5 |
5 |
ה |
6 |
6 |
ו |
7 |
7 |
ז |
8 |
8 |
ח |
9 |
9 |
ט |
10 |
10 |
י |
20 |
11 |
כ |
30 |
12 |
ל |
40 |
13 |
מ |
50 |
14 |
נ |
60 |
15 |
ס |
70 |
16 |
ע |
80 |
17 |
פ |
90 |
18 |
צ |
100 |
19 |
ק |
200 |
20 |
ר |
300 |
21 |
ש |
400 |
22 |
ת |
Notes
1
Je me permets de faire ici un rapprochement audacieux, peut-être sans fondement grammatical : on remarque que la racine de ce mot cache un autre mot dont le sens est miracle, prodige ( פֶּלֶא ), un terme qui évoque quelque chose de sur-naturel, et tel est le phénomène de la prière, qui ne peut recevoir d’explication avec l'exercice de la seule raison.
2
Le mot se compose de la 1e lettre de l’Alephbeth et de la forme grammaticale du pluriel féminin, c’est pourquoi les Rabbanim ont dit, par métaphore, que les 21 autres lettres de l’alephbeth « mystique » sont les « filles » du Aleph.
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